Ne chassez plus vos émotions ! Une invitation à les accueillir comme vos alliées

Accueillir ses émotions : le premier pas vers la "guérison"

Nous vivons dans une société qui, bien souvent, érige le contrôle de ses émotions comme vertu suprême ou, paradoxalement, nous intime l’ordre de “lâcher-prise” comme on coche une case. Dans les deux cas, il s’agit d’un forçage émotionnel : soit nous serrons les dents pour masquer ce que nous ressentons, soit nous tentons de forcer une détente artificielle. Résultat : nous n’écoutons plus ce que nos émotions veulent nous dire.

Il ne s'agit pas de contrôler/empêcher l'émotion, mais de l'accueillir, de l'écouter, de l'intégrer, de la réguler et d'agir avec justesse.

La culture de la performance et de la positivité à tout prix laisse peu de place à la nuance. Pourtant, nos émotions sont des signaux essentiels, et fiables, à la fois pour nous-mêmes et dans nos relations avec les autres.

Je rencontre chaque semaine des personnes qui ont appris à éviter leurs émotions :

par peur d’être submergées,
par honte d’être "trop sensibles",
par conditionnement culturel et familial,
etc.

Et pourtant… accueillir ses émotions n’est ni faiblesse, ni complaisance. C’est une compétence puissante, qui devient possible dans un cadre thérapeutique sécurisant.

Colère, peur, tristesse… Ces émotions, souvent jugées "négatives", sont en réalité de précieux indicateurs de nos besoins profonds. Les refouler, c’est se couper de soi. Les accueillir, c’est se reconnecter à qui nous sommes, en profondeur.

Emotions et neurosciences

Les neurosciences nous rappellent que les émotions ne sont pas des caprices du cerveau. Elles sont des signaux biologiques, des messagers internes qui nous informent sur nos besoins, nos limites, nos désirs. Ignorer une émotion revient à ignorer un signal d’alarme. À long terme, cela peut créer des tensions somatiques, des troubles anxieux ou dépressifs.

Les émotions sont des réactions physiologiques. Les émotions déclenchent des réponses corporelles via le système nerveux autonome. Par exemple, la peur peut provoquer une accélération du rythme cardiaque, des tensions musculaires, ou une boule dans l’estomac.
Le corps peut somatiser ce que l’esprit réprime. Lorsqu’une émotion n’est pas exprimée et pas reconnue, elle peut se traduire par des symptômes physiques : douleurs chroniques, troubles digestifs, migraines, fatigue persistante... Ce phénomène est appelé somatisation émotionnelle.
Activation chronique du système nerveux. En cas de stress ou de trauma non régulé, le système nerveux sympathique reste activé (mode “combat ou fuite”), entraînant une hypervigilance, des troubles du sommeil, voire des déséquilibres hormonaux.

Pourquoi est-il important d'accueillir l'émotion en thérapie ?

Accueillir ses émotions permet de :

désactiver les mécanismes de défense corporels,
réguler le système nerveux,
retrouver un apaisement physiologique,
prévenir les troubles psychosomatiques.

C’est souvent le premier pas vers la guérison.

Des outils adaptés

En thérapie brève, l’objectif est la transformation. Pour cela, il faut reconnaître ses émotions, les accueillir et les nommer.

L’hypnose aide à créer cet espace intérieur sécurisant où l’émotion peut être vécue sans jugement.
La PNL permet de décoder l’émotion, de la relier à nos représentations mentales et de la transformer en ressource, en travaillant sur ces représentations.

Un tournant en séance

Ce moment où une personne ose dire : "Je suis triste", sans se cacher ni se juger, marque souvent le début de la libération. Car derrière chaque émotion se cache un besoin… et derrière chaque besoin, une possibilité de changement.